crâne de l'animal vu de profil

(Chelonoidis carbonarius)

  • cheloniens 

  • diapside 

    X

Introduction

D’un point de vue anatomique, nous trouvons certains points de ressemblance parmi les amniotes. tout d’abord la subdivision de l’occipitale et du frontal en plusieurs os, l’arrangement tout particulier des subdivisions du temporale, le rôle du ptérygoïdien à la base du crâne, etc.

La tête des chéloniens (tortue charbonnière) et des crocodiliens présentent les rapports les plus sensibles avec les mammifères. Ainsi, de nombreuses sutures se conservent longtemps et ne s’effacent pas dans les plus vieilles têtes ; tandis que les oiseaux, dans leur premier âge, ont autant de sutures que les autres amniotes, en offrent très peu quand ils approchent de l’état adulte.

Squelette céphalique ou crânien

Les tortues présentent la disposition d’un toit crânien sans ouverture, disposition qualifiée d’ «anapside». Pourtant, on peut trouver que le toit s’est contracté, dégageant un espace qu’occupent les muscles masticateurs. C’est ce qu’on appelle « émargination », c’est-à-dire que les os sont devenus concaves, formant une loge pour les muscules élévateurs des mandibules.

La tête osseuse des chéloniens est ovale tronquée en arrière et bombée en avant, avec un museau court et obtus.

La fosse nasale occupe toute l’épaisseur du museau en avant des yeux et s’ouvre ainsi en dehors par un grand trou presque carré dont le plan est peu incliné et, en arrière, par deux trous ronds qui répondent presque au milieu du palais.

Le plan de l’orbite est latéral et leur cadre est complet. Cependant leur paroi interne manque, de sorte que les deux orbites communiquent largement dans le squelette l’un avec l’autre.

Les émarginations s’étendent sur les côtés du crâne. Elles sont séparées l’une de l’autre par une suture sagittale qui s’unissent à l’épine occipitale et ainsi forment une longue pointe dirigée en arrière et qui dépasse de beaucoup le condyle occipital.

L’occipital se partage en six os ou pièces distinctes :

  • L’une inférieure forme le basilaire, deux latérales sont les occipitaux latéraux.
  • Deux avec, dans leur écartement, le basilaire et qui font les côtés de l’ouverture occipitale.
  • Enfin, ces derniers sont complétés en haut par l’occipitale supérieure prolongée en une longue pointe.

L’articulation de la tête sur l’atlas se fait à l’aide d’un condyle occipital unique et médian, mais formé par la réunion de trois tubercules.

Les pariétaux sont grands. Ils couvrent une grande partie de la boite cérébrale et descendent fort bas sur ses côtés. Ainsi, ils contribuent en arrière à l’épine occipitale et, en avant et ils s’unissent aux frontaux par une suture transverse.

Les maxillaires, prémaxillaires et dentaire sont dépourvus des dents et l’os post-temporal est perdu.

Squelette axial et zonal

Les tortues sont des amniotes fixés il y a très longtemps. Les plus anciens fossiles de tortues, datés de 200 millions d’années, présentent toutes les caractéristiques du groupe.

Les tortues sont avant tout caractérisées par le fait qu’elles paraissent engoncées dans une armure : la carapace. Elle comprend une dossière réunie à un plastron ventral qui ne laissent que des espaces limités pour le passage des quatre membres, de la tête et de la queue.

Certains genres possèdent un ou deux lobes mobiles au plastron qui permettent à l’animal de s’enfermer hermétiquement à l’intérieur de sa carapace. La carapace d’une tortue terrestre est formée par un assemblage jointif de plaques osseuses dermiques.

La carapace dorsale est spécifiquement constituée d’os plats soudés les uns aux autres et surmontés d’écailles épaisses. Les os plats sont liés aux côtes et aux vertèbres. La tête est réunie au tronc par une colonne cervicale comprenant 8 vertèbres.

Les ceintures, scapulaire et pelvienne, sont à l’intérieur de la cage thoracique. La disposition de la boîte osseuse formée par la carapace dorsale et le plastron entraîne des particularités dans les relations anatomiques de la portion basilaire des membres.

Ainsi, la ceinture scapulaire, composée comme d’ordinaire d’un scapula, d’une clavicule et d’un os coracoïdien, ne s’appuie pas contre la face externe des parois thoraciques, comme cela a lieu chez les autres amniotes. De fait, elle se loge dans l’intérieur de la chambre viscérale et se trouve suspendue sous la face interne des côtes par les scapulas.

Les scapulas vont s’articuler à la colonne vertébrale par leur extrémité supérieure, tandis que leur bout opposé se réunit à la clavicule et au coracoïdien pour constituer la cavité articulaire où se loge la tête de l’humérus.

Les tortues ont perdu le cleithrum (os de la ceinture scapulaire). Le bassin conserve ses rapports ordinaires avec le rachis et la position qu’il occupe dans l’intérieur de la cavité comprise entre la carapace dorsale et le plastron ventrale. Aussi, cette disposition est seulement une conséquence du développement excessif de la portion postérieure de ces deux boucliers.

Locomotion

Les tortues sont des tétrapodes ; leurs membres de locomotion sont de type chiridien. Les espèces terrestres ont les membres en forme de pilier, comme la tortue charbonnière. Il existe de nombreuses formes aquatiques : leur carapace est aplatie et une palmure existe entre les doigts.

La tortue charbonnière se montre active le matin et le soir. Elle vit dans la savane humide et les forêts tropicales couvertes. Cette tortue se déplace à longues enjambées, les pattes haut levées, ce qui lui permet de marcher rapidement et de traverser les zones boueuses facilement. Elle est également une bonne nageuse. Elle craint le soleil direct et elle s’enfouit sous la végétation lors de chaleurs intenses.

Alimentation et pièces buccales

L’absence de dents n’a pas empêché la diversification des régimes alimentaires et des mouvements de mastication chez les tortues. La disparition des dents s’accompagne, comme chez les oiseaux, de la formation d’un bec corné, souvent tranchant. Cela va permettre une grande diversité alimentaire. Les tortues qui se nourrissent de plantes tranchent les parties végétales et les mâchent méthodiquement, avec l’aide d’une langue épaisse et charnue qui ramène les particules alimentaires entre les murs du bec. L’étui corné qui recouvre les mâchoires édentées représente ainsi un équivalent fonctionnel du système dentaire. La tortue charbonnière, se rencontrant essentiellement en savanes et zones ouverts côtières, est omnivore. Ainsi, elle se nourrit de tous types d’aliments, débris végétaux, fruits et feuilles, mais également de petits vertébrés et invertébrés.

Source(s)

Ressource(s) :

Jean-Pierre Gasc. Histoire naturelle de la tête : leçon d’anatomie comparée. Édité par Vuibert. Paris 2004-165-p.

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