Les manchots sont des oiseaux marins : ils présentent un bréchet avec ailes comparables à des nageoires. L’adaptation de ce palmipède à la vie aquatique lui vaut une morphologie qui rejoint celle des mammifères marins. Soumis aux contraintes de l’hydrodynamique, le cou s’estompe, le corps devient fusiforme, avec le plus gros diamètre au niveau du tiers antérieur, les ailerons sont rigides pour mieux servir de rames, les plumes sont courtes, la densité corporelle est élevée du fait de l’alourdissement du squelette, la queue est petite et raide pour faire fonction de gouvernail. Le plumage du manchot, comme chez tous les oiseaux, assure l’isolation thermique.
Bien que possédant un certain nombre de caractères en commun avec les autres oiseaux (canard), les crânes de manchot montrant une certaine différence. La mandibule osseuse supérieure est épaisse et plus ou moins massive comme le reste du crâne. En regardant le crâne à sa face supérieure, on le trouve aplati et modérément arrondi sur les côtés. En arrière, la « proéminence cérébelleuse » est bien développée et dressée sous la forme d’un dôme allongé verticalement sur la boîte crânienne proprement dite. La crête occipitale délimitant la région occipitale est la plus particulière chez les manchots. À la face latérale du crâne, les processus post-frontaux sont puissamment développés et pointent directement vers le bas. Le processus squamosal est moins important, bien qu’il soit suffisamment évident pour délimiter la vallée qui le sépare de l’apophyse post-frontale. L’os carré est bien développé. Les manchots Spheniscus sont uniques en ce qu’ils partagent des becs triangulaires très profonds et des fosses temporales extrêmement profondes qui se rejoignent presque à la ligne médiane. Ils possèdent également un processus rétroarticulaire long et étroit, des os frontaux très larges et un contact fronto-nasal articulé.
Contrairement à d’autres oiseaux, les manchots ne volent pas. Les manchots qui vivent en Antarctique, se déplacent sur la glace, soit en marchant debout sur ses pattes, soit en glissant sur le ventre. Les ailes et les pattes leurs servent alors à se propulser sur la glace. Les manchots sont des excellents nageurs et des bons plongeurs. Toute la morphologie du manchot est adaptée à la nage : son corps est rigide et son cou court, ce qui lui permet de se profiler dans l’eau. La densité corporelle est élevée, d’où des possibilités d’immersion rapide. Les ailes, réduites à des ailerons comparables à ceux des cétacés, jouent le rôle de propulseurs. Les pattes restent jointes et ne servent que de gouvernail : on peut dire qu’il vole sous l’eau plus qu’il ne nage !
Le bec effilé, légèrement recourbé à son extrémité, est relativement court par rapport à la taille de l’oiseau. La langue et le palais sont garnis de crochets qui facilitent la préhension des proies. Les manchots se nourrissent de poissons (sardines, anchois, …), mollusques, calmars et des petits crustacés ressemblant à des crevettes appelés krill. Ils vont chercher leur nourriture en pleine mer.
Sources
SHUFELDT R.W. (1901). « Osteology of The Penguins. » Journal of Anatomy and Physiology, 35(3): 390-404.
https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/manchot/178190